À chacun son heure !, Un peu de moi ...

Et puis il y a eu l’IVG …

<<Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. >>Simone Veil. 

Je suis ce que l’on appelle hyper fértile, et nous sommes ce que l’on appelle, hyper compatible, un beau tableau n’est ce pas ? ( Pour mieux comprendre l’hyper fértilité, je vous laisse lire l’article de Zozomum, juste ici .) 

Pour nos deux enfants désirés, une chance inouïe, mais pour le reste, c’est un cauchemar sans fin… 

Comment faire quand le seul recours reste l’IVG ? Comment vivre avec ça ? Après ça ? 

Une grossesse sous contraception, ça arrive, bien plus souvent qu’on ne le crois, mais parfois, ce n’est pas le moment, par manque d’envie, de moyen, de situation, certaines femmes choisissent l’avortement, j’ai choisi l’avortement… 

Un choix difficile, un choix réfléchi, qui se mêle à la culpabilité, sa culpabilité personnelle, la culpabilité dans les mots des professionnels de santé, ou dans les yeux de notre entourage, la culpabilité envers les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, les couples qui mettrons des années à en avoir, je connais la souffrance de ces gens là aussi, je ne l’ai que trop bien côtoyé, mais garder un enfant dont on veut pas, seulement par culpabilité, est à mes yeux encore pire que cet acte là … 

Oui, c’est un acte dur à avouer, quelque chose que l’on vit généralement seule, ou en couple, mais quelque chose dont on ne parle pas, je suis sûre que dans votre entourage proche, ou moins proche, vous êtes passé a côté de la détresse d’une femme qui porte la lourde valise de l’IVG …

Nous n’en sortons pas indemnes, j’ai trop souvent entendu dire qu’il ne fallait pas plaindre les femmes qui sont passées par là, après tout c’est leur choix, l’IVG laisse des traces, psychologiques, parfois physiques, c’est un moment douloureux aussi bien physiquement que moralement, un moment dont on se rappelle toute sa vie, parfois avec regrets, et parfois en se disant que c’était la meilleure chose à faire …

Je ne donnerais jamais raison à celles qui se servent de l’IVG comme d’un moyen de contraception, mais un peu d’ouverture d’esprit pour celles dont ce chemin est le seul qui s’ouvre à elle, ne ferait pas de mal à ce monde en ce moment …. 

Parfois je me demande ce que serait notre vie si nous n’étions pas passé par là, parfois la peine est immense en repensant à la douleur que j’ai pu vivre ce jour là, je n’étais pas prête, nous n’étions pas prêts, notre situation non plus, je crois que j’ai pleuré des semaines entières, il me semble que j’en voulais à la terre entière… 

Il n’y a pas un seul jour qui passe, sans que je ne pense à ces femmes, ces mères, ces filles, qui doivent traverser cette épreuve, avec, ou, sans aucun soutient !

Nous ne voulons plus d’enfants, mais je vis dans la crainte constante qu’un jour mon stérilet me fasse défaut, je ne veux plus jamais avoir à revivre ça, et je ne souhaite à personne de le vivre un jour, mais l’IVG EST UN DROIT, n’oubliez jamais que pour vous aussi, peut importe votre parcours, un jour ce sera peut être la seule solution qui s’offre à vous ! 

Je reste ouverte à la discussion, les personnes dont l’intention est de juger ou de critiquer peuvent continuer leur chemin, quand à celles qui veulent parler, libérez vous, en commentaires ou en privé, je vous lirez avec la plus grande bienveillance…. 

Je vous embrasse…

11 réflexions au sujet de “Et puis il y a eu l’IVG …”

  1. Je suis passer par la a 20 ans et je reste encore aujourd’hui triste de mon acte .
    J’y repense souvent. Auj j’ai 2 enfants désirer et comme je ne souhaite plus en avoir et ne jamais revivre un ivg je vais me faire ligaturer les trompes . Qui est la seule solution pour avoir zéro risque de grossesse.

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  2. je n’ai jamais connu en mon âme et mon corps mais je suis pour ce droit ! Néanmoins, je relève cette phrase dans votre texte : « vous êtes passé a côté de la détresse d’une femme qui porte la lourde valise de l’IVG … » c’est un sujet tellement sensible, tellement intime … que je suis convaincue que la grande majorité se tait pour des raisons qui ne sont pas chouettes car elles/ils (les hommes sont parfois aussi concernés heureusement dans le sens où ils sont impliqués dans ce moment qui est la suite d’un acte à 2 mais parfois en cas de viol, la femme est face seule à ce choix) ne devraient pas avoir honte d’avoir fait ce choix. Quand on fait le choix de faire un enfant, on assume et on peut l’afficher sans complexe et sans question et je trouve que ce chemin de l’avortement aussi chargé à toute sa place et ne devrait pas être vécu comme un fardeau ou une valise … si le monde était plus ouvert, je suis certaine que ces femmes ne porteraient alors plus une lourde valise comme vous dites tellement justement mais une petite pochette parmi tant d’autres et ce serait plus juste je trouve !

    j’ai du mal à me relire alors j’espère que mon commentaire est lisible et sans trop de fautes 🙂 bonne soirée à vous

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  3. J’ai vécue un avortement quand j’avais 18 ans. Je n’était pas prête, encore dans mes études mon petit copain ne travaillais pas n’avait pas de diplôme, on sortait ensemble depuis 2 mois. Encore chez nos parents.. je me souviens avoir fait un test pour un retard de règle un samedi matin le jour de l’anniversaire de ma petite soeur… je suis rester dans le toilettes au moins 30 minutes… je ne pleurais pas, jetait tellement choquée. Je ne savais pas quoi faire, j’en ai parlais à mon ami il voulais le garder.. plus je réfléchissez et plus je me disait qu’on n’y arriverais pas.. que je ne voulais pas le nourrir avec des cailloux que si j’ai un enfant je veux pouvoir subvenir à tout ces besoins.. c’est à ce moment que j’ai pris ma décision le coeur serrer et les yeux pleins de larmes.. j’ai avorter le jour de la fête des pères… mon père n’était pas au courant et ma mère m’a soutenue dans l’épreuve ce jour là. Mon frère et mon copain était présent également. Tout était « normal » ce jour là puis après la prise de cachet les douleurs sont venue.. c’était atroces il n’y avait plus un bruit dans la chambre, les garçons ne savait pas quoi faire.. (Je les comprends) ma mère m’a tenue la main et me disait des mots aussi réconfortant qu’ils pouvaient l’être.. elle me tenais la main et je me tordait en pleurant.. je suis finalement allez au toilettes et je suis pratiquement sur d’avoir laissez partir mon bébé à cet instant… j’ai pleurer et hurler pendant des mois entier à me dire que jetait un monstre sans coeur qui a tué son bébé… Il m’arrive encore de pleurer quand j’y pense. Aujourd’hui nous avons un merveilleux petit garçon et je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait pu avoir un grand frère ou une grande soeur.. je regrette énormément ce que j’ai fait et je me pose toujours la question.. est-ce que c’était vraiment la seule solution ? Avec mon conjoint nous n’en parlons pratiquement jamais c’est tellement dur pour lui comme pour moi…

    Merci pour votre articles, c’est la première fois où j’en parle si ouvertement et ça « soulage » le coeur un peu..

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  4. Coucou ma belle quel courage tu as eu pour pour posté ce magnifique récit d un moment de ta vie pas drôle du tout .
    Récit poignant qui tord les tripes mais tellement plein de vérité.
    Sujet sensible qui meurtrit a jamais sujet dont on ne parle rarement mêmes entre filles donc merci princesse mojito de pouvoir grâce a ton récit lire des témoignages de femmes de leur peine leur angoisses choses dont je ne doutais pas mais de partager ça fait du bien et pour ma part ça me rassure merci encore

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  5. Bonjour
    Des jumeaux en première grossesse ultra compliquée. Des bébés nés bcp trop tôt. Très fragiles. L annonce d un autre bb 2 ans après. Comment gérer ? Entretien au planning familial je me souviens comme pour avoir un avis « favorable » Rdv pris pour un lundi. Le week end la veille, j étais tordue de douleurs atroces pliée en deux. Fausse couche. Mais ce que je regrette c est de ne pas avoir ete préparé à ces situations à vivre. Plutot « la vie en rose » Une autre fois le gynéco vous annonce « le coeur du bébé ne bats plus ». Que de peines enfouies et les soins d intervention qu’ il faut pratiquer pour « nettoyer »
    Ma dernière fille A été un beau cadeau. Un peu de couture… mais je reste profondement meurtrie dans mes entrailles pour tout ce qui concerne la maternité, la contraception (un sterilet qui m a aussi valu une salpingite à 49 ans.
    … des souffrances non colmatees. On se croit fort et à l abri de tout…mais intérieurement c est le chaos.
    Merci

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